2016, encore une bonne année pour l’activité des Spas français

L’activité des Spas hôteliers se maintient en 2016, avec une légère progression de 2 % des recettes. Dans un contexte où l’hôtellerie haut de gamme et luxe affiche des performances en berne, ayant subi de plein fouet les attentats, les inondations, les grèves et le décalage du Ramadan, le chiffre d’affaires des Spas hôteliers français est soutenu par la demande de la clientèle extérieure, l’engouement pour le bien-être et la fréquentation hôtelière en hausse sur la Province. A noter que l’année 2016 fait figure d’année record pour le tourisme de santé et de bien-être, notamment pour les stations thermales (le CNETh – Conseil National des Etablissements Thermaux – annonce le franchissement du seuil de 580 000 curistes en 2016, soit 3,7 % de plus qu’en 2015 et 20 % de plus depuis 2009) et de thalassothérapie (la période 2014 – 2016 aurait permis au secteur de la thalasso d’enregistrer une croissance de 7 %, tirée en partie par les nombreuses ouvertures du secteur).

Le prix moyen soin s’est établi à 80 € Hors Taxes en 2016, contre 105 € en 2011. Ces dernières années, la baisse généralisée des prix moyens soins, toutes localisations et régions confondues, s’est accompagnée d’une progression des recettes, compensant ainsi un effet prix négatif par un effet volume plus important. Le mécanisme d’adaptation de l’offre à la demande a permis un ajustement des prix dans les Spas afin de capter de nouvelles cibles de clientèles plus sensibles à ce critère (offre découverte, soins courts, etc.), et le recours plus important à des canaux de distribution “à prix remisés” via les prestataires de deals, les box et les agences de distribution en ligne.

Ce prix moyen soin affiche des écarts marqués selon la catégorie de l’hôtel (4, 5 étoiles ou Palace) et sa localisation. Par exemple, il passe de 63 € HT en province, à 94 € HT à Paris et à 96 € HT en PACA. Par comparaison aux années précédentes, les prix moyens se tiennent mieux à Paris et en PACA, où ils ont baissé respectivement de – 4 % et – 0,5 %. Quant au prix moyen soin en province, il passe de 77 € HT en 2012 à 64 € HT en 2017.

Vers une diversification des revenus des Spas

Si le sujet de la prévention santé est au cœur des préoccupations des Français et de toutes les conversations des professionnels du Spa et du bien-être, elle est encore peu visible dans la répartition des revenus des Spas hôteliers, qui restent majoritairement axés sur les soins et le massage. Toutefois, la contribution des soins dans le chiffre d’affaires baisse une nouvelle fois cette année, au profit des abonnements. La progression de l’offre fitness en hôtellerie contribue à ce regain d’activité, avec des espaces de mieux en mieux valorisés. Autres causes probables : le calendrier de renouvellement des abonnements annuels ou semestriels et la désaffection des touristes qui a entraîné un effort redoublé pour reconquérir cette clientèle d’abonnés. Ce sont surtout les hôtels 5 étoiles qui affichent une part importante de “membership” dans leur chiffre d’affaires : elle s’établit à 22 %, contre 7 % seulement pour les hôtels 4 étoiles. Rappelons que sur Paris et PACA, la clientèle d’abonnés génère parfois jusqu’à 50 % des recettes d’un Spa hôtelier.

Les Bons Cadeaux représentent près de 17 % des recettes, soit une part stable par rapport à l’an dernier. Pour rappel, ils ne généraient que 8 % des recettes en 2012. Ils correspondent à une tendance forte observée ces dernières années : les Bons Cadeaux Spa font partie des cadeaux les plus populaires, un cadeau qui fait plaisir au plus grand nombre. La digitalisation de ces ventes via les plateformes de bons cadeaux et directement via le site Internet de l’hôtel contribue aussi largement à expliquer cette tendance.

La part du retail se maintient autour de 12 % du chiffre d’affaires, alors qu’elle n’était que de 9 % en 2012. La diversification des produits proposés en boutique (maillots de bains, vêtements, compléments alimentaires, produits du terroir, coffrets cadeaux, etc.) permet de booster les ventes de produits au sein des Spas. Etant donné la meilleure rentabilité dégagée par la vente de produits par rapport à la vente de services, ce phénomène a un impact sur la consolidation du taux de marge commerciale enregistré par la profession ces dernières années. On est ainsi passé de 13 % en moyenne en 2012 à 15 % en 2016 pour les Spas hôteliers.

Les massages génèrent 58 % des recettes totales soins en 2016, suivi par les ventes de soins du visage (17 %), des soins esthétiques (14 %) et des services coiffure (3 %). On observe ces dernières années une baisse des massages au profit des soins visage. Ainsi, en 2016, ces derniers représentent 17 % des soins vendus, contre 12 % en 2012. Quant aux soins du cheveu et prestations de coiffure, ils restent minoritaires dans la répartition par type de soin, ne représentant que 3 % des revenus soins. Cependant, la majorité des Spas ne propose pas cette offre.

A noter que les soins médicaux et les prestations de fitness (type coaching individuel) contribuent très modestement aux recettes soins enregistrées dans les Spas français. La croissance du tourisme de bien-être et des offres de type “wellness Spas” devrait accroître les recettes de ces 2 postes dans les années à venir.

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